Du personnel à l'impersonnel
L’histoire de « moi - tout tourne autour de moi » peut devenir très douloureuse. Si vous en êtes au point où vous en avez vraiment assez de parler de «ma vie, mes croyances, mes opinions, mes possessions, mon argent, mon style de vie…», alors peut-être que la futilité de ces histoires sans fin et répétitives commence à apparaître.
Observez et voyez si vous pouvez reconnaître que toutes ces histoires sur « moi » sont simplement une tentative de défendre qui vous PENSEZ être. Sans toutes ces histoires auxquelles vous adhérez, vous pourriez trouver que vous n’êtes pas qui vous pensez être. Le « je » personnel ne peut jamais être satisfait, car il est fondamentalement inauthentique. Sa nature est faite de désirs. Il n’y a pas de « je » personnel qui soit constant et immuable. Il ne connaît pas la tranquillité et passe du plaisir à la souffrance en réponse directe aux sens. Le « je » personnel est une idée insatiable qui se protège constamment et recherche l’acceptation et l’amour.
Ce cycle sans fin est sans résolution. On peut simplement le reconnaître comme un jeu futile et l’abandonner. Laissez se dissiper l’histoire de «tout à propos de moi». À cet instant, vous réaliserez qu’il existe quelque chose qui observe le jeu de celui qui veut que tout tourne autour de lui. Celui qui voit le «je» personnel affamé n’a pas besoin que le monde tourne autour de lui. Le «je» impersonnel a la connaissance que tout ce qui arrive est sans impact direct sur qui vous êtes. Dit autrement : le «je» impersonnel ne prend pas les choses personnellement.
Si votre point de référence est passé du « je » personnel au « je » impersonnel, les réactions émotionnelles se seront grandement atténuées, la recherche de l’amour et de l’attention sera bien effacée et le jugement d’autrui largement apaisé. Sans aucun doute, le « je » impersonnel est un point de référence à partir duquel vous pouvez fonctionner avec beaucoup moins de souffrance. Une sensation d’être moins absorbée par le soi se présente également. De plus en plus vous remarquerez que lorsque le « je » personnel apparaît, un drame s’ensuit, car le « je » personnel cherche en permanence l’attention.
Nombreux sont ceux qui ont trouvé que le retrait de l’attention du « je » personnel vers le « je » impersonnel est une pratique spirituelle utile. Pour certains, le mental est plus calme et pour tous un contentement intérieur commence à se développer. Ceci est la conséquence naturelle du retrait de l’attention de qui vous pensez être.
Mais pourquoi entraîner votre mental à fonctionner du point de vue de l’impersonnel ? De toute évidence, il existe moins de souffrance lorsqu’il est compris que les évènements ne tournent pas autour de vous. Toutefois, il existe une contradiction dans cette pratique. Il est impossible de s’établir dans la position de l’impersonnel lorsque la croyance que vous êtes un individu séparé est encore active. Elle sera ressentie comme un déclencheur interne qui réactive le « je » personnel. Alors qu’il semble évident de chercher à éviter la souffrance, donc de déplacer votre perspective vers l’impersonnel, quelque chose à l’intérieur continue à ne pas être en paix. Les deux points de vue : personnel et impersonnel ne sont que des astuces du mental dans sa poursuite à faire de la vie une expérience moins douloureuse.
Que faire donc ? Ce que vous êtes se trouve avant et au-delà des jeux du mental. Alors que vous pensez être un individu, sachez que cette idée de séparation n’est rien de plus qu’une pensée qui, une fois adoptée, devient une réalité subjective. Ce que vous êtes ne connaît rien du personnel ou de l’impersonnel, ne connaît rien des pratiques spirituelles, ni de l’éveil. Vous n’êtes pas qui vous pensez être et le mental ne peut concevoir ce que vous êtes réellement. Le mental n’a pas été conçu pour connaître votre identité véritable.
Le mental est une boîte à outils qui permet à la manifestation d’apparaître comme réelle. Il imagine, croit ou ne croit pas selon ce qui se passe. Qui vous êtes n’est pas du tout concerné. En réalité, qui vous êtes n’a pas la capacité d’imaginer quoi que ce soit. Qui vous êtes ne connaît rien de qui vous pensez être. Les mensonges offerts par le mental ne sont rien d’autre qu’un écran de fumée, un mouvement apparent qui a la capacité au sein de lui-même d’aimer ou de ne pas aimer ce qu’il a créé. Ne vous inquiétez de rien de tout cela, car rien n’est à changer ou à arranger ici. Toutefois, l’apparence de la manifestation semblera se poursuivre, car le mental joue un rôle de contrôle. C’est le mental qui essaye de contrôler le mental, qui essaye de minimiser la souffrance, et essaye de se détruire lui-même en imaginant que sans lui il serait plus heureux. Voyez le jeu de la vie pour ce qu’il est. Ce que vous êtes est au-delà.
Jac O'Keeffe
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