L'OBSERVATION DU TEMOIN
Si nous sommes capables d’observer « ce qui se vit en nous », (plus communément appelé les réactions de l’ego : émotion, pulsion, désir, violence, haine, etc…), nous ne sommes pas que «ce qui se vit en nous ». « Ce qui se vit en nous » est une partie de nous, et pour être plus précise, une partie en nous, qui, bien souvent, se sent séparée de « ce que nous sommes vraiment ». Le témoin est alors l’intermédiaire entre « ce qui se vit en nous » et « ce que nous sommes ».
La question m’est tout de même inévitable : de quelle nature est le témoin (qui est "moi en train de m’observer »)? De l’ego ou du Soi ? Au début de ce retour vers soi, nous nous rendons compte que le témoin est pris par les idées de l’ego, ce qui entraîne ceci : nous nous observons en nous jugeant et en nous comparant. Ici, le témoin n’est donc pas neutre d’idées. Il est identifié aux avis de l’ego, aux points de vue. Et cela sans le savoir. En d'autres termes, nous ne savons pas que nous nous observons à partir des idées de l’ego, et que nous nous jugeons. Cette tendance à être témoin en étant identifié aux jugements de l’ego, nous l’avons tous. Nous avons raté un rendez-vous et nous nous en rendons compte, mais cela n'est possible que parce que nous sommes dans l'observation, mais nous surimposons à ce constat : « quel con, j’ai oublié ! ! ». Jugement, commentaire du mental associé à l'égo. Jusqu’à ce que nous nous rendions compte que nous observons à partir de points de vue. Avec un exemple à l’appui, voici une illustration de ce qui vient d’être dit, :
« Je suis agitée », nous nous rendons compte que ce constat n’est possible que parce que je suis témoin de l’agitation en moi.
« Je devrais faire du yoga ou du taichi pour cesser d’être agitée », cette injonction est un jugement que je surimpose au constat initial. Pourquoi ? Parce que j’ai l’idée que je devrais ne pas être agitée, et que donc, l’agitation est mauvaise et néfaste, et « ce n’est pas bien ». Cette surimposition est un jugement provenant de l’ego, jugement m’indiquant que je refuse l’agitation qui se vit en moi. Puis vient un moment où je me rends compte que je suis en train de refuser cette agitation.
« Je refuse mon agitation », « je refuse l’agitation en moi ». Ici, je prends conscience que le témoin est pris par une idée et donc, que mon observation n’est pas vierge mais me pousse à être encore plus exigeante envers moi-même. Ceci découle de ce fonctionnement réactionnel : après m’être rendu compte d’une attitude en moi qui est prise de conscience vierge d’idée, systématiquement, je surimpose un jugement et, une injonction en découle : je ne devrais pas être violente, il faut que je sois plus dynamique, il faut que j’arrive à dire non, je ne devrais pas être triste devant mes enfants, il faut que je tienne le coup, je devrais être calme et maîtriser mes pulsions…
« Je me rends compte que le témoin en moi est pris par des jugements, et en fin de compte, est pris par l’ego. » Ce constat entraîne celui-ci :
« je vais observer le témoin. Lorsque je suis en train de m’observer, je vais observer si cette observation n’est pas entachée de jugements. » Par ce discernement vigilant, qui lorsque nous y sommes en plein dedans peut être éprouvant parce que fatiguant, le témoin s’épure jusqu’à se laisser pénétrer par le parfum du soi.
« Il y a de l’agitation en moi. » Je ressens cette agitation. Eventuellement cette perception me conduit à l’origine de cette agitation : qu’est-ce qui entraîne l’agitation.
« Je devrais faire du yoga ou du taichi pour cesser d’être agitée », cette injonction est un jugement que je surimpose au constat initial. Pourquoi ? Parce que j’ai l’idée que je devrais ne pas être agitée, et que donc, l’agitation est mauvaise et néfaste, et « ce n’est pas bien ». Cette surimposition est un jugement provenant de l’ego, jugement m’indiquant que je refuse l’agitation qui se vit en moi. Puis vient un moment où je me rends compte que je suis en train de refuser cette agitation.
« Je refuse mon agitation », « je refuse l’agitation en moi ». Ici, je prends conscience que le témoin est pris par une idée et donc, que mon observation n’est pas vierge mais me pousse à être encore plus exigeante envers moi-même. Ceci découle de ce fonctionnement réactionnel : après m’être rendu compte d’une attitude en moi qui est prise de conscience vierge d’idée, systématiquement, je surimpose un jugement et, une injonction en découle : je ne devrais pas être violente, il faut que je sois plus dynamique, il faut que j’arrive à dire non, je ne devrais pas être triste devant mes enfants, il faut que je tienne le coup, je devrais être calme et maîtriser mes pulsions…
« Je me rends compte que le témoin en moi est pris par des jugements, et en fin de compte, est pris par l’ego. » Ce constat entraîne celui-ci :
« je vais observer le témoin. Lorsque je suis en train de m’observer, je vais observer si cette observation n’est pas entachée de jugements. » Par ce discernement vigilant, qui lorsque nous y sommes en plein dedans peut être éprouvant parce que fatiguant, le témoin s’épure jusqu’à se laisser pénétrer par le parfum du soi.
« Il y a de l’agitation en moi. » Je ressens cette agitation. Eventuellement cette perception me conduit à l’origine de cette agitation : qu’est-ce qui entraîne l’agitation.
« Ce que nous sommes vraiment», nous ne pouvons ni l’observer, ni le qualifier, ni lui donner un nom, ni le définir. Nous lui donnons un nom comme cela se fait, et parlons de « vraie nature », de « soi », de « vrai moi ». Mais « Ce que nous sommes », nous ne pouvons l’atteindre, il ne peut être un but,tout simplement parce qu' il ne peut nous quitter. Nous sommes Cela ! C’est nous qui l’avons quitté et même oublié en nous identifiant à l’une de ses expressions (le corps, la personnalité, le mental, notre intellect, un rôle). Nous identifiant de la sorte, nous nous restreignons, et cela doit devenir un constat. Mais nous ne pouvons aller vers « ce que nous sommes», cela se manifeste, se présente à nous, cela même nous appelle, nous invite à nous connaître et à être en conscience avec nous-même. Ce que nous sommes nous invite à nous dépouiller de toutes nos protections, de toutes nos idées-croyances, à voir le monde tel qu’il est et non plus tel que nous le pensons être, et donc à voir comment nous le pensons être, quelles sont les idées que nous avons sur lui.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire